ALAIN DELOCHE - LE BLOG

Retour d’Afghanistan

Je reviens d’Afghanistan. Passionnant voyage, et pas tout à fait comme les autres. Cette fois, je m’y suis rendu en visite officielle, convié par mon vieux compagnon Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères.
En parcourant au pas de charge trois pays d’Asie centrale, on voit les choses différemment. Les perspectives s’ouvrent. Nous avons abordé le Turkménistan, le Tadjikistan, et enfin l’Afghanistan. J’ai envie de dire que tous ces pays qui finissent par « tan » devraient se mettre autour d’une table et discuter… La solution future de l’Afghanistan semble passer par tous les pays « tan », le Pakistan compris.

Dorothée : les retrouvailles

Certains s’en souviennent peut-être : avec son émission Des Millions de Copains, Dorothée m’offrait, il y a une quinzaine d’années, une tribune régulière sur TF1. Chaque dimanche, je lançais une action pour un enfant malade du bout du monde.

Aujourd’hui, Dorothée revient sur IDF1, une chaîne de la TNT destinée aux Franciliens (canal 22). Avec cette télévision de proximité, nous allons dialoguer avec les habitants d’Île de France en leur soumettant des problèmes immédiats : un petit enfant arrive du Mali, par exemple, et nous avons besoin d’urgence d’une famille d’accueil… Téléspectateurs de Dorothée, mobilisez-vous !

Par ailleurs, nous allons animer une émission médicale : Docteur IDF1. Avec le Dr Jean-François Elberg, orthopédiste, nous attendons les questions des téléspectateurs… Mal de dos, migraine, eczéma et autres soucis… Pour répondre à toutes vos interrogations, nous inviterons le spécialiste de la discipline et le passerons sur le gril. En décodant, s’il le faut, son jargon, pour vous fournir, à chaque fois, des réponses à la fois claires et utiles.

Dès à présent, exprimez vos préoccupations médicales sur ce blog ou directement à IDF1 (http://www.idf1.fr).

Un cœur-action pour Thierry Gilardi

La nouvelle a été brutale, terrible, violente. Le dimanche, les amateurs de foot, dont je suis, le voyait animer son émission sur TF1 et le mardi 26 mars la nouvelle tombait : Thierry Gilardi avait succombé à une crise cardiaque à l’âge de 49 ans.

Au pôle cardio-vasculaire de l’hôpital Georges-Pompidou, nous avons été saturés d’appels : les journalistes demandaient des explications, les particuliers réclamaient un examen cardiologique. Ce qui m’a stupéfié, encore une fois, c’est la méconnaissance du cœur, notre principal organe de vie. Visiblement, nos interlocuteurs étaient sidérés par l’âge de la victime.

Il faut savoir que, chaque année en France, plus de cent mille personnes sont touchées par un infarctus du myocarde, 10% d’entre elles vont en mourir. Et une petite frange frappe les sujets jeunes, avant cinquante ans.
Cette situation n’est pourtant pas une fatalité. Il y a 40 ans, 70% des infarctus étaient mortels. Les progrès de la médecine et la rapidité dans les interventions ont permis de réduire ces chiffres dramatiques.
Mais attention, la crise cardiaque représente toujours une course contre la montre qui mobilisent des moyens considérables.

Il faut rappeler ici l’impérieuse nécessité d’appeler le 15, le Samu, en cas de douleurs, notamment dans la poitrine. Téléphonez, ne vous dites pas que c’est une indigestion, une contracture des mâchoires ou une périarthrite de l’épaule ! Et certains gestes de premiers secours devraient être enseignés à l’école.
Et puis, il faut le savoir, la moitié des infarctus surviennent sans signe avant-coureur. Ce qui impose un dépistage rigoureux.

Je rêve d’un grand cœur-action diffusé largement chaque année sur les chaînes de télévision… Non seulement ce programme pourrait recueillir de l’argent pour la recherche, mais il pourrait encore apprendre à tous les actions rapides, facile et indispensables

Info Media

Le Roman du Cœur

TV/Radio

Mardi 8 avril

-         09h45 à 10h30 : France 2, « C’est au programme » Sophie Davant (direct)

Jeudi 24 avril

-         13h30 à 14h30 : France 5, «Magazine de la Santé» Michel Cymès (diffusion)

-         19h à 20h : France 5, «Magazine de la Santé» Michel Cymès (rediffusion TNT, cable, satellite)

Vendredi 25 avril

-         13h00 à 13h30 : France 2, «JT du 13h, invité des 5 dernières minutes» Elise Lucet (direct)

Presse écrite/Internet

Lundi 31 mars :

-         Téléloisir, rubrique Santé (avec article Famille d’accueil) par Nathalie Szapiro

-         Quotidien du Médecin, papier de Caroline Martineau

Vendredi 4 avril :

-         Valeurs actuelles, papier de rubrique Josée Pochat

-         Lepoint.fr, rubrique sciences et santé papier de d’Anne Jeanblanc

L’Hôpital européen Georges-Pompidou

C’est une immense architecture de verre et de béton, une forme en H — peut-être pour Hôpital — avec une sorte de rue centrale et couverte qui ressemble à l’espace d’une station spatiale futuriste.
Ouvert en 2000, l’hôpital du troisième millénaire est, en quelque sorte, le produit de la fermeture de trois hôpitaux : Broussais, Laennec et Boucicaut.

Jean-Noël Fabiani et moi-même avons été promus à la tête du grand département de chirurgie cardiaque. Tous deux, nous avons guidé le déménagement de Broussais à Georges-Pompidou. Il a fallu tout boucler, et surtout assurer le lancement d’un secteur clé du nouvel établissement. Pendant près de dix mois, nous avons tout vérifié, accomplissant de multiples exercices à blanc : simuler les temps opératoires sur des mannequins, reproduire les complications éventuelles, tester de faux malades sur informatique, pratiquer des quantités d’examens pour déterminer la marge d’erreur.
Fini l’hôpital conçu en petits pavillons entourés de jardinets, oubliés les vieux ensembles rénovés et restaurés, véritables lieux d’histoire et de mémoire. À Georges-Pompidou, tout est ouvert, décloisonné, fluide. Place au bois, aux tonalités acidulées entre bleu et jaune, aux matériaux futuristes étanchés et faciles à entretenir.

Certains n’hésitent pas à taxer le bâtiment de gigantisme, mais avec ses huit cent vingt-sept lits, cet hôpital est de taille moyenne si l’on se place à l’échelle européenne : l’hôpital de Munich aligne trois mille lits, celui de Milan deux mille cinq cents.

Chaque matin, mon premier geste consiste à allumer l’ordinateur… L’irruption de l’informatique bouleverse le mode de prise en charge des patients, le stockage des images et des radios. Le logiciel gouverne les rendez-vous et les conséquences de cette informatisation se révèlent parfois surprenantes, avec des examens prévus dans le passé ou, au contraire, renvoyés à un futur très éloigné. Je possède mon code secret pour accéder au dossier de chacun de mes opérés. La circulation de l’information se fait rapide, efficace. Je peux transmettre tout le dossier à un autre hôpital, converser en ligne avec un médecin du bout du monde… Les courriels transmis d’un clic remplacent téléphones et entretiens.

Voir le site de l'HEGP par ici...

L’Hôpital Broussais

En octobre 1957, Pierre Bellemare lança sur les ondes d’Europe 1 un éloquent appel à la générosité publique… Une petite fille, Marie-Line, souffrant du cœur, devait à tout prix se faire opérer d’urgence aux États-Unis. Les auditeurs envoyèrent leur obole en masse, et la fillette fut sauvée. Le mouvement enclenché pour Marie-Line entraîna une avalanche de demandes : Europe 1 reçut des centaines de demandes de parents désespérés de voir leur enfant s’étioler dans la maladie cardiaque. La station de radio lança alors, à travers toute la France, l’opération « Cœurs d’enfants ». Les sommes récoltées serviraient à la création d’un centre national de chirurgie cardiaque.

Finalement, les chers auditeurs d’Europe 1 versèrent plus de deux cents millions de francs de l’époque, ce qui équivaudrait aujourd’hui à trois millions et demi de nos euros. Ce n’était pas suffisant pour construire le centre national rêvé, dont le coût annoncé dépassait les huit cents millions de francs, mais l’impulsion était donnée. L’État sera obligé de suivre.

En 1960, le pavillon Leriche — en souvenir de René Leriche, une grand chirurgien français — est venu élever sa silhouette rectiligne au-dessus des constructions de briques ocre du siècle passé de l’Hôpital Broussais, dans le XIVe arrondissement de Paris. Ce bâtiment a été considéré comme un petit temple de la chirurgie cardiaque en Europe, permettant à la France de prendre le leadership en ce domaine durant quelques années. C’est là que, jeune interne, j’ai débarqué un peu après sa construction, et c’est là que, devenu chirurgien, j’ai vécu vingt-cinq années de ma vie, jusqu’à ce que le centre ferme définitivement ses portes en juin 2000, transféré à l’Hôpital européen Georges-Pompidou. Jean-Noël Fabiani a pratiqué la dernière intervention à cœur ouvert réalisée à l’hôpital Broussais. À la fin du geste opératoire, au moment où le malade quittait le bloc, il a éteint la lumière, un geste symbolique. Cette obscurité soudaine m’a donné une impression de mort. Nous mettions fin à un demi-siècle de chirurgie cardiaque en ces lieux.

Voir le site de l'hôpital Broussais par ici...

Bienvenue sur mon blog

Pourquoi un blog ?
À travers mes livres, à travers La Chaîne de l’Espoir aussi, j’ai entamé avec vous un dialogue que je voudrais voir se poursuivre et se renforcer. Peut-être est-ce aussi pour moi une manière de partager mes préoccupations et de prendre un peu de recul. Qui ne ressent pas, quelquefois, le besoin de se réfugier dans un temps de respiration, de s’isoler sur une plage de liberté où l’on peut ébrouer ses pensées et ses actes ? 

L’actualité, les événements fondamentaux comme les petites péripéties quotidiennes, nous inspirent à tous des réflexions et nous insufflent parfois la force d’aller plus loin. C’est tout cela que je voudrais partager avec vous.
L’exercice de la médecine, l’écriture, l’engagement pour les plus faibles ponctuent ma vie. Mais les rencontres que nous pouvons avoir restent trop exceptionnelles et trop fugaces. Sur ce blog, espace ouvert, nous pourrons désormais échanger de manière moins formelle et plus réactive.
Via les commentaires, n’hésitez pas à réagir, à échanger, à questionner. Merci de m’accompagner dans ce chemin.

Alain Deloche